jeudi 26 mai 2011

Déjà au mois d'aout

On n'apprendra à personne qu'il fait chaud, puisque la France n'est nulle part épargnée. On en voit le signe à la recrudescence des festivités ; les gens sortent de plus en plus. Ce qui a conduit la municipalité, avec de jolies affiches, à exhorter ses sujets à veiller à la tranquillité des nuits. "Faire la fête sans faire trinquer les voisins", est approximativement le message de cette entreprise d'éducation populaire.  Et demain, que devra-t-on rappeler à la population, de si élémentaire, que l'on ait besoin d'affiches de cinq mètres sur trois ? "Eteindre son moteur quand on ne roule pas", par exemple, puisque c'est une pratique courante. Ne pas sortir en sous-vêtements (on n'en est pas loin). Rappeler aux cyclistes que le vélo implique un choix, c'est-à-dire de ne pas se prendre tantôt pour un piéton (véloce), tantôt pour une moto, tantôt pour une voiture, mais bien de se conformer à une règle unique, et non pas au bazard général. Ne pas prendre sa voiture pour aller acheter son pain. Et ainsi de suite.

Une fois parvenus à une telle situation, il n'est plus difficile d'envisager de faire la révolution tous les jours, puisque ce monde marche déjà sur la tête.

Revenons à notre jardin. Il obéit, lui, à une loi fort simple : quand on n'agrandit pas l'espace, pour accueillir plus de monde, on augmente la densité. Nous faisons donc dans la densité, plus proche de la démographie indienne que française. C'est peut-être que nous nous décentrons fortement, et nous faisons dans la culture exotique, puisqu'il y a même à présent un ananas, en plus des autres plantes d'asie orientale, et même du sud-ouest. On pourra nous qualifier d'hérétiques, pour avoir choisi de planter ces végétaux habitués à la mousson dans une contrée aux moyennes de précipitations plus modestes. 
Ce dont on doit conclure que même les donneurs de leçon ne sont pas à l'abri de leurs propres sarcasmes, puisqu'il eût été plus raisonnable de se prêter aux limites du terroir, quoiqu'il soit de toute façon difficile de trouver un végétal qui s'accomoderait sans troubles d'une moyenne bi-mensuelle de 2mm ; mais de là à aller planter des pastèques !
Encore un peu d'effort pour atteindre à la cohérence, mais en attendant, notre petit jardin est bien joli. Cette année, nous en profitons davantage. De petites salades, qui sont quand même d'une taille respectable pour des végétaux à qui l'on n'a rien donner à manger de plus que ce qu'ils peuvent déjà trouver dans le sol ; des fraises très substantielles ; des blettes pas encore bien grosses ; des haricots nains aux formes inhabituellement élégantes ; de la menthe glacialement fraiche ; des plans de tomates pleins de fleurs ; des courgettes, des piments, des concombres, tout cela en attente de fleurir. C'est bien beau, et bien bon.