mardi 27 avril 2010

Fin Avril 2010

Le jardin vit au rythme d'un printemps qui a toutes les caractéristiques de l'été. Il fait assez chaud, il ne pleut pas, et la terre sèche rapidement, conséquence d'une concentration apparemment importante en argile. C'est une terre lourde, qui colle aux outils quand elle est mouillée, mais qui emprisonne les plantes lorsque l'eau se fait rare.
En même temps, ailleurs poussent des orties, avec lesquelles se prépare tout doucement du purin, qui permettra aux plantes de vivre un été moins difficile. Le produit confère en effet aux végétaux la capacité de mieux résister à la sécheresse.
Il y a actuellement beaucoup de choses au jardin, mais le redoux a brusquement précipité la montée en graines de la mache, des choux, des salades variées, des radis. En revanche, les blés n'ont pas encore fait les épis, ce qui est normal. Nous avons semé à l'automne du Petit Epeautre, une céréale qui a la particularité de n'être issue d'aucun croisement. Elle résiste bien à la sécheresse, et s'accommode de sols pauvres, ce qui n'est pas le cas de la terre du jardin à l'Ecole.
Cette terre subit actuellement les pressions de travaux qui menacent l'existence du potager. Aussi ce dernier est-il entretenu avec un brin de désespoir, malgré ses grandes beautés. Surtout lorsque toutes les fleurs sortaient. Elle sont plutôt sur la pente descendante maintenant. Joncquilles, tulipes, belles de jour, jacinthes sont fanées. Les pensées, qui ne sont pas les fleurs les plus grâcieuses ni les plus sauvages, continuent de produire abondamment. Les violettes, dont elles sont issues, ont à présent toutes leurs fleurs transformées en caspule de graines. Je souhaite que cela essaime un peu partout dans le jardin, pour qu'on puisse en hiver demander au printemps de se hâter, en se chantant la comptine de Mozart, "vient joli moi de Mai."
Cet hiver, la neige a plongé la végétation dans une longue période de dormance. Quelques fèves, plantées à l'automne, ont pu en sortir indemnes, mais avec elles, celles que nous avons resemées sont attaquées par les pucerons, que les fourmis, dont elles tirent un délicieux miellat, entretiennent avec soin. Malgré un traitement à la décoction d'ail, et malgré la proximité des aulx en terre. Espérons que malgré tout, quelques fèves succèderont aux jolies fleurs blanches et noires.
Si le jardin survit jusque là, les fraises devraient se montrer généreuses. Les feuilles grasses et les fleurs vivaces semblent dire que nous en avons pris soin.
Les travaux font que nous n'avons plus de compost pour nourrir la terre. Dans l'ignorance, nous avions eu, restrospectivement, une bonne idée, en en mettant une telle quantité en Septembre. Il faudra à présent jouer avec les équilibres en culture. A ce propos, enfouir les plants de fève dans le sol permet d'apporter de l'azote. Ils le fixent bien.
Les pois-chiches, enfin, son en train de sortir.

Pour préparer du purin d'orties, il faut faire macérer pendant quinze jours (plus ou moins, cela dépend de la température ambiante) 1 kg de feuilles fraîches dans 10 litres d'eau. Filtrer la solution, et couper à 1/10 avec de l'eau de pluie (de préférence, mais ici, nous n'avons plus d'eau de pluie non plus, puisque le récupérateur a été détruit à l'occasion des travaux). Cela fait un bon engrais.
Avec des prêles, on fait également un bon traitement, notamment contre les maladies cryptogammiques, mais il ne s'en trouve point ici.

A bientôt.

Mise à jour du 28 : en passant ce matin au potager, on pouvait observer quelques épis de Petit Epeautre sortis de la tige. Tout verts pour l'heure, ils muriront bien au soleil.